Qui sommes-nous ?

Le collectif naît officiellement et administrativement en 2020, dans la lignée d’une première création collective, G.G.K., menée entre 2016 et 2018. Basé dans le département de la Manche, près de Saint-Lô, en territoire rural, le collectif Fiction-contre-fiction commence à s’implanter en Normandie, par le biais de ses spectacles ainsi que par des ateliers menés avec des amateur.rice.s.

Fiction-contre-fiction se veut protéiforme, en mouvement perpétuel. Il cherche à se construire au fur et à mesure des rencontres et des créations, avec pour ambition de questionner les fictions dominantes. Iels rêvent à de nouvelles – contre – fictions, inventées à plusieurs.


Ce mot : « collectif », c’est un moyen, un procédé de fabrication. Nous n’avons pas fait de réunion pour rédiger un manifeste du collectif, nous n’avons pas défini le mot collectif en réunion. Nous nous sommes simplement réuni.e.s. Nous avons discuté et nous avons décidé de créer ensemble. Parce que nous sommes d’accord sur certains points que nous gardons secrets, mais que vous découvrirez au fur et à mesure de nos créations ; patience…
Pour l’instant, Rebecca met en scène, c’est elle qui est à l’origine de la proposition de Brutus, elle a eu une idée, a appelé le collectif. Quand elle fait ça, elle ne nous dirige pas, elle amène du grain à moudre, du fer à forger. Nous nous organisons donc autour de cette idée. Plus tard, un.e autre proposera une autre idée et nous nous organiserons en fonction. C’est en ça qu’on dit qu’un collectif est protéiforme.
Mais alors, où est la cohérence ? Quelle est la ligne directrice ?
Une fois de plus : patience. Un collectif est en mouvement perpétuel, il se construit au fur et à mesure. Mais nous y sommes attentif.ve.s à chaque instant, et menons notre enquête à chaque création. Ce qui est certain, c’est ce nom: « collectif Fiction-contre-fiction ». Il est notre garde-fou, il est notre ambition.

Benjamin du collectif Fiction-contre-fiction


Plusieurs fictions dominantes sont ancrées dans nos civilisations par de multiples biais : médiatiques, gouvernementaux, culturels, sociaux… Il est parfois difficile d’entrevoir que tout ceci n’est que fictions. Étant constamment entouré.e.s par elles, le recul qui permettrait une étude, une analyse, une observation de leurs rouages, de leurs mécanismes – remettant en cause ce qu’on nous donne à voir et à entendre comme des « faits » – est complexe.
De là vient le besoin de créer d’autres récits : des contre-fictions. Proposant un nouvel angle d’attaque, changeant l’angle de caméra, prêtant l’oreille à la parole de personnes oubliées, s’intéressant à des sujets a priori délaissés, la contre-fiction remet en cause la fiction dominante, la dépasse parfois, invente d’autres formes. Il s’agit de questionner ce qu’on pense acquis, de revoir l’utilisation des images.
Dans un monde saturé par l’information et en expansion croissante, la contre-fiction est aussi là pour mettre sur pause et prendre le temps de la réflexion, sur tel ou tel fait ou acte qui, dans tous les échanges de flux, s’est perdu. La contre-fiction n’est pas qu’une remise en question, elle est aussi un moyen de création. En la prenant comme base de nos réflexions, de nos questionnements, on cherche de nouvelles manières de travailler, de représenter. Alors on revendique ce terme et on se nomme grâce à lui.

Nathan du collectif Fiction-contre-fiction